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Avaar

Création 2008

« Prix de la ministre de la culture et coup de foudre de la presse »

Farce belge pour marionnettes et comédiens , d’après l’Avare de Molière.
Pour tous à partir de 9 ans.
Une co-production entre le théâtre des 4 Mains et le théâtre Froe Froe van Antwerpen.

L’histoire

Harpagon est un tyran avide obsédé par l’argent. Aujourd’hui il a décidé que sa famille allait s’enrichir: il y a du mariage dans l’air. Celui de sa fille Elise avec Monsieur Anselme, vieillard richissime et le sien avec Marianne, qui est secrètement amoureuse de son fils Cléante.
C’est sans compter qu’Elise, sa fille a un amoureux en la personne de Valère qui réussit à se faire engager comme valet parce qu’il est allergique à l’argent et travaille pour rien. Frosine l’entremetteuse qui aurait eu en son temps une affaire avec Anselme essaie de sauver les enfants tout en se plaçant elle-même.
Cléante saute sur son cheval, saisit son fusil et part à l’attaque. Elise tente de se suicider et atterrit sous les draps avec Valère, tandis que l’argent d’Harpagon disparaît mystérieusement.
Tout ceci dans un pays où tout le monde ne parle, hélas, pas la même langue, ce qui complique un peu !

Équipe de création

Adaptation/adaptatie: Marc De Corte
Mise en scène : Marc Maillard / Marie-Odile Dupuis
Avec/met: Anaïs Pétry, Véronique Decroës, Leila Putcuyps, Jérôme Poncin, Marc De Corte et Tom Mannaerts
Musique live/live muziek: Bart Reekmans en alternance avec François Nys et Stan Reekmans
Technique, création lumières et régie : François De Myttenaere
Scenografie en poppen: Theater Froe Froe.
Aménagement des décors: Do Cleeremans.
Costumes/kleding: Annick Walachniewicz, Moniek Jacobs.
Chansons/liedjes: Nele Goossens.
Les lampes de chevet sont réalisées par Catherine Versé.

La Presse

« Une pièce haute en couleur, résultat spectaculaire de l’association de deux sensibilités… Les Flamands et leur côté déjanté (des artistes qui ne s’interdisent aucun excès) et les Wallons qui ont ce regard aigu sur la chose humaine…
Humour décalé, délicieuses outrances, de l’énergie à gogo, une bonne humeur contagieuse.
Dans cet Avare-là, les marionnettes amoureuses s’embrassent tellement langoureusement que les manipulateurs sont obligés d’intervenir pour calmer leurs ardeurs… Elise et Cléante, les enfants d’Harpagon, sont des punkies délurés et la belle Marianne une bimbo aux formes rebondies qui ne saurait cacher ses seins que tout le monde voit… Frosine, la bienveillante marieuse, est flanquée d’un toutou débordant d’affection ; quant à Anselme, l’abominable vieillard qu’Harpagon destine à sa chère fille pour les retombées sonnantes d’un mariage d’argent, il est redoutablement repoussant avec ses bubons et ses cheveux filasse.
L’histoire se tricote à différentes échelles, petites ou grandes marionnettes et comédiens se refilent les rôles dans une espèce de balai endiablé, tout cela orchestré par des musiciens-bruiteurs géniaux qui collent parfaitement à l’événement.
Une performance scénique étonnante (quels manipulateurs !) et des marionnettes d’une désarmante humanité. ».
Presse du Festival Momix, novembre 2009.

On peut être Avaar et faire le bonheur de tous
WYNANTS,JEAN-MARIE, 26 août 2008

Scènes de clôture des Rencontres de théâtre jeune public à Huy
Les Rencontres de théâtre jeune public se sont clôturées lundi soir. Grand triomphateur de la semaine : Avaar par le Théâtre des 4 mains, en coproduction avec la compagnie anversoise Froe Froe a séduit le jury, la presse et le public.
Prix de la ministre de la culture et coup de foudre de la presse : Théâtre des 4 mains et Théâtre Froe Froe. Pour Avaar.
Un « Avaar » drôlement (dé) culotté
Laurence Bertels, Libre Belgique, août 08

En acteurs, en marionnettes et en deux langues, Molière fait un triomphe à Huy.
Un triomphe ! Rarement l’exigeant public hutois – tous des adultes et spécialistes du théâtre jeune public – s’est montré aussi enthousiaste. Marie-Odile Dupuis, metteure en scène avec Marc Maillard (le papa Bla-Bla) de cet « Avaar » bilingue, avait pourtant dit aux comédiens flamands : « Vous verrez, aux Rencontres de Huy, ce ne sera pas comme devant les enfants, on n’entendra rien. » « Ouais, ouais, on a entendu », raconte, à la sortie du spectacle et avec l’accent du cru, Harpagon, alias Marc De Corte, heureux des fous rires déclenchés tout au long de ces soixante minutes au service du génie de Molière. Car même en deux langues, on ne perd rien de l’intrigue ni des enjeux d’une des plus grandes pièces du répertoire. Pour sûr, avec des spectacles comme celui-là, les enfants adoreront le théâtre classique.
Froe Froe et 4 Mains

Tout a commencé par le désir de Froe Froe, compagnie bien connue de l’autre côté de la frontière linguistique, de monter une pièce bilingue. Le choix s’est rapidement porté sur Molière et sur le Théâtre des 4 Mains de Beauvechain avec lequel Froe Froe collabore depuis plusieurs années. Le théâtre Froe Froe a d’abord joué quelques mois en Flandre dans une version encore plus déjantée.
Pour la couleur « francophone », Marie-Odile Dupuis a repris les rênes de la mise en scène et a retravaillé la pièce six semaines durant. Une grande aventure, passant d’une langue à l’autre, jouée à divers degrés au rythme d’une folie rondement menée dans un esprit qui rappelle celui du Royal de Luxe, la référence en théâtre de rue. Au royaume de la gouaille et du théâtre populaire, le rire est roi et s’octroie la part du lion voire les deniers d’Harpagon. En grande maîtresse des lieux, la dérision s’invite et s’impose partout.
Dans son costume lézardé, Harpagon, en chair et en os, fait un véritable tabac. Criant s’il le faut, il chuchote lorsqu’il découvre qu’on lui a volé sa chère cassette. Les musiciens « live » participent activement à la comédie. Il se passe toujours quelque chose sur scène ou sous les draps lorsqu’Elise et Valère s’adonnent à leurs ébats. Comédiens truculents et marionnettes – laides à souhait – jouent à deux niveaux, le cheval de Cléante se sépare en trois parties, le décolleté de Marianne explose et le vieil Anselme perd son oeil de verre. Entre très nombreux autres gags.
Il n’y a plus ni limites, ni frontières. N’était-ce d’ailleurs pas le but recherché ?

Un Avare tweetalig : trop gek !
WYNANTS,JEAN-MARIE, 23 août 2008, Le Soir

Scènes Rencontres Jeune public à Huy
Une farce belge pour marionnettes et comédiens, d’après L’Avare de Molière : ainsi se présente Avaar par le Théâtre des 4 mains, associé au théâtre Froe Froe d’Anvers. Et c’est à ce jour la meilleure surprise des Rencontres de Huy. Dans cette vision très libre de l’œuvre de Molière, la famille d’Harpagon parle flamand tandis que les autres parlent français. Bien sûr, on ne comprend pas tout. Alors, comme le souligne un des marionnettistes exaspéré : « Comme d’habitude, à la fin, on va tous parler français ! » Les allusions aux problèmes linguistiques du pays pullulent, traitées avec un humour irrésistible.
Dès l’entrée en scène, on plonge dans le délire. Avec leurs airs de sex-symbol allumées, Elise et Marianne rendent fou Valère et Cléante. Et très vite, tout le monde perd la tête. On bondit de gag en gag, tant sur le plan du texte que dans les situations parfois proches de Tex Avery ou des Monty Python. Qui plus est, les gags en question peuvent se lire à plusieurs degrés, certains faisant hurler de rire les enfants tandis que d’autres s’adressent clairement aux adultes.
Un coup de jeune à Molière
Seul Harpagon et Frosine sont joués par des acteurs (excellents) en chair et en os. Tous les autres personnages, y compris l’irrésistible chienchien de Frosine, sont des marionnettes manipulées avec une dextérité incroyable par une équipe de joyeux drilles qui n’hésitent pas à payer aussi de leur personne. Tout comme les deux musiciens qui font bien plus qu’accompagner le spectacle. Formidablement drôle et inventif, cet Avaar-là donne un sérieux coup de jeune à Molière et fera le bonheur de tous les publics.
Molière en Belgique bilingue
Michel VOITURIER, Rue du Théâtre, août 08.

Voici Molière et son Harpagon repris en une inventive confrontation burlesque entre francophones et néerlandophones, entre comédiens et marionnettes. Rires garantis dans une Belgique en proie aux déchirements.
Alors que certains politiciens belges se cantonnent dans une vision politique de ghettos linguistiques cadenassés par des lois votées dans un climat d’émotivité entretenue, les artistes poursuivent, mine de rien, des collaborations fructueuses entre communautés linguistiques. Tel est le cas de cet « Avaar » très librement adapté de l’indémodable Molière.
L’idée est de jouer la farce de manière bilingue, mêlant français et néerlandais, en vue d’effets comiques à partir du langage et des accents. Cela serait un peu court si le concept de confrontation n’était pas étendu aux interprètes. Les comédiens – spécialement ceux qui incarnent Frosine et Harpagon – sont mis en interaction avec de superbes marionnettes breughéliennes. Les manipulateurs des pantins eux-mêmes tâtent de la comédie en chantant, intervenant au cœur de l’action, esquissant entre eux des relations amoureuses, conflictuelles, critiques. De même pour les musiciens qui ne se contentent pas d’exécuter leurs partitions, puisqu’ils se montrent complices, bruiteurs, farceurs, badauds. Sans oublier la mise en abyme intermittente via des remarques concernant le jeu, le travail des artistes, les allusions au climat communautaire.
Le décor lui-même participe à la cavalcade incessante de cette facétie. Il est à étages multiples, il possède un mécanisme qui lui permet de s’accroître ou de décroître, de façon à se servir d’ombres chinoises. L’ensemble possède le rythme de la farce, la dynamique de la commedia dell’arte, les paillettes de la comédie musicale, la bouffonnerie d’un numéro réussi de clowns en délire, la joyeuse débandade d’un dessin animé de Tex Avery ou d’un guignol traditionnel dopé aux amphétamines de la dérision intégrale.
Manifestement, les participants s’amusent au point de ne pas être avares de leur ardeur. Le public leur emboîte le pas en témoignant de son plaisir. C’est un clin d’œil amusé à la littérature classique ; c’est un pied de nez aux fouteurs de zizanie ; c’est un coup de pied au cul des pisse-vinaigre.

Théâtre des 4 Mains