Deux personnages clownesques, drôles et grinçants, pour un spectacle incisif et désopilant qui aborde notre rapport ambigu au passé colonial de la Belgique.
L’Amicale des Anciens d’Afrique organise ce soir une conférence tenue par Son Excellence l’Ambassadeur de Belgique à Kinshasa sur les nouvelles possibilités de marché en République Démocratique du Congo. Fabiola de Potter Dardois – fille, petite-fille et arrière-petite-fille de colons – voue une admiration sans égal à la grandeur de ce qu’elle décrit comme « l’œuvre civilisatrice coloniale ». Incarnant la nostalgie de l’époque, elle saisit l’occasion d’en assurer la première partie.
Accompagnée par sa jeune fille Paola – personnage candide et maladroit, Fabiola de Potter Dardois propose donc au public venu assister à la conférence, un bref récital d’authentiques chansons « exotiques et coloniales ».
Racisme ordinaire, situations sarcastiques, les tensions entre le Nord et le Sud s’incarnent avec un
humour caustique dans le rapport mère/fille. Dévoilant ainsi la violence physique et morale de notre passé colonial, ce récital satirique laisse progressivement place à un règlement de comptes familial et national.
La presse :
Les stéréotypes passent à la truelle avec un cynisme féroce tandis que le vin de palme et la mauvaise foi coulent à flots. Curieux registre où l’hilarité côtoie le malaise. On rit jaune, noir, de toutes les couleurs, devant ces scènes décomplexées de racisme ordinaire. (…)
La pièce (…) empoigne avec audace, et un second degré infernal, une question qui tord encore les tripes de notre petit pays. Cette coloscopie griffe méchamment la chair de notre conscience collective mais le rire opère comme un analgésique.
LE SOIR, Catherine Makereel
« Tournée Propulse coordonnée par ASSPROPRO »